Rapport « Sauvé » : Un travail de vérité nécessaire

Dans les prochains jours, la Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Eglise (CIASE) publie son rapport final. Cette commission a été créée en 2018 par la Conférence des évêques de France pour faire tout un travail de vérité sur ce qui s’est passé, des années 1950 jusqu’à nos jours, concernant les abus sexuels dans l’Eglise en France. Les conclusions et suites à donner ne sont pas encore connues, mais il faut saluer ce travail de la recherche de vérité, indispensable : ce travail de longue haleine a permis à la CIASE d’écouter et de recueillir le témoignage des personnes victimes. C’est d’abord à elles que nous pensons.

Indispensable également car il met en lumière certains mécanismes de l’Eglise qui ont rendu possibles de tels abus. L’Eglise aura forcément à s’interroger sur ce qu’elle doit faire, et en particulier revoir certains fonctionnements institutionnels pour empêcher de tels abus. Cette remise en cause profonde nous concerne tous. Mais dans un premier temps, il nous faut recevoir ce document, l’accueillir, le lire (ce qui permet d’éviter toute forme de raccourci), et percevoir la gravité de ce qui est révélé. Il importe de prendre la dimension de ce qu’il s’est passé dans l’Eglise ces dernières décennies. On ne doit pas se dérober devant la lumière de la vérité ; l’ampleur du traumatisme ne va laisser personne indifférent. De la colère, de la sidération, de l’incompréhension, de la détresse, des larmes peuvent nous saisir. Essayons de vivre tout cela ensemble dans l’espérance ; cette crise ne pourrait-elle pas être aussi l’occasion d’un réveil évangélique ? Faire la vérité est le chemin unique qui mène à la vie.

Père Olivier Plainecassagne, curé

Pour en savoir plus :

Après deux ans et demi de travaux, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (CIASE), remettra le mardi 5 octobre 2021 son rapport à ses mandants, Monseigneur Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France (CEF), et Sœur Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France (CORREF).

Cette commission indépendante est « chargée de faire la lumière sur les abus sexuels sur mineurs dans l’Église catholique depuis 1950, de comprendre les raisons qui ont favorisé la manière dont ont été traitées ces affaires et de faire des préconisations, notamment en évaluant les mesures prises depuis les années 2000 ».

Sa mission s’articule autour de trois grandes phases : l’établissement des faits, la compréhension de ce qui s’est passé et la prévention de la répétition de tels drames.

Présidée par Jean-Marc Sauvé, vice-président honoraire du Conseil d’État, la commission a réalisé un tour de France des métropoles en 13 étapes, incluant la Corse et les Antilles.

Elle est composée de 12 hommes et de 10 femmes, professionnels aux compétences variées dans les domaines du droit (pénal, canonique et de la protection de l’enfance), de la psychiatrie et de la psychanalyse, de la médecine et de la santé, de l’éducation et du travail social, de l’histoire et de la sociologie et enfin de la théologie.

Ses membres dont les opinions philosophiques et religieuses sont diverses appartiennent à des générations différentes.

Le rapport de la commission, sera disponible dès la date de sa remise sur le site internet de la CIASE : www.ciase.fr

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